Les points à retenir
- Eaux peu profondes de l'infralittoral de la surface à quelques mètres de profondeur
- Substrat de nature vaseuse ou sablo-vaseuse
- Milieu plus ou moins fermé (lagunes), généralement séparé de la mer ouverte, mais en communication temporaire avec celle-ci
- Agitation faible à moyenne de l'eau
- Variations importantes de la température et de la salinité
En résumé
Étendues de sables vaseux et de vases dans des zones littorales, relativement fermées jusqu'à quelques mètres de profondeur et soumises à de fortes variations de température et de salinité.
Indicateurs caractérisant l'habitat
Fréquentation :
+ faible
Diversité biologique :
+ faible
Vulnérabilité :
+ faible
Naviguez dans la fiche : laissez-vous guider
- Découvrir l'habitat (pour tous)
- Description physique des habitats
- Organisation de la vie et les espèces rencontrées
- Localisation géographique de l’habitat
- Des recommandations pour découvrir l’habitat et le préserver
- Pour en savoir plus … (le coin des curieux)
- Intérêts écologiques de l’habitat
- État de conservation et menaces
- Réglementation et règles de gestion
- Ressources documentaires et correspondances typologiques
ATTENTION : Fiche habitat en cours de rédaction, susceptible d'être modifiée dans son contenu et sa forme.
Description physique de l'habitat
Cet habitat est principalement présent, dans des zones peu profondes, au niveau des étangs littoraux salés mais également dans certaines zones marines estuariennes (baies, lagunes naturelles, dépressions littorales alimentées périodiquement par l'eau de mer, anciens marais aménagés par l'homme). Le sédiment est généralement de type vaseux ou sablo-vaseux.
L'eau subit, de façon irrégulière, de fortes variations de salinité et de température soit au cours de la journée, soit au cours de l'année.
Vie associée à l’habitat
Face aux variations importantes des paramètres du milieu, les peuplements faunistiques et floristiques sont caractérisés par une faible richesse spécifique (peu d'espèces présentes) et des populations denses d’espèces dominantes, se renouvelant rapidement.
Les intrusions brutales d’eau salée, les apports d'eau douces ou les assèchements estivaux créent des perturbations périodiques provoquant parfois la disparition des peuplements. Dans ce cas, la recolonisation sera toujours très rapide. En été, lorsqu'il y a un fort déficit de vent et donc de brassage des eaux, on peut assister dans certaines zones enrichies à la prolifération d'algues vertes filamenteuses ou foliacées (comme les cladophores et les ulves). La dégradation de la matière organique ainsi produite s'accompagne d'un important développement de bactéries et de phénomènes d'anoxie (malaïgue), provoquant de fortes mortalités chez toutes les espèces benthiques et pélagiques présentes dans ces zones.
Les espèces exotiques envahissantes ou espèces non indigènes :
Répartition géographique
Habitat présent au niveau des étangs saumâtres (étang de Berre, étang de Thau, étangs du Languedoc et du Roussillon, étangs palavasiens, étangs de Corse...).
Recommandations aux BioObservateurs
1 - Intérêts biologiques de l'observation du site
- Habitat peu exploré par les plongeurs au sein des lagunes côtières
2 - Recommandations sur le comportement du pratiquant
- Connaître et adopter la charte internationale du plongeur responsable développée par l’association Longitude 181 et qui fait la promotion de gestes responsables
- Faire appel à une structure commerciale ou un club écoresponsable
- Remonter l'ancre à la verticale avec précaution
- Contrôler parfaitement sa stabilité pour ne pas écraser les végétaux ou les animaux et limiter les contacts avec l'habitat
- Plonger sans détruire les herbiers et sans perturber la faune qui y vit
- Ne pas effectuer de prélèvement d'organismes morts ou vivants ou de "souvenirs" sur les épaves
- Ne pas pratiquer le nourrissage des espèces afin de respecter les équilibres naturels et les chaînes alimentaires
- Ramasser les déchets anthropiques dans les fonds marins ou sur les berges
Rôles écologiques et services écosystémiques
Les fonctions assurées par cette biocénose relèvent de celles attribuées généralement aux zones humides :
- Vis-à-vis de la biodiversité : reproduction (maturation sexuelle des poissons littoraux : les muges, le loup, la daurade et les poissons migrateurs amphihalins tels que l'anguille), alimentation (oiseaux : laridés, canards et limicoles ou poissons), nourricerie des larves et juvéniles (poissons, coquillages). Ces plans d’eau sont aussi utilisés comme étapes lors de la migration pour les oiseaux,
- Vis-à-vis des crues ou des intrusions marines (régulation des inondations, stabilisation des côtes) et de l’épuration des eaux…,
- La haute productivité de cet habitat favorise l'épanouissement d'espèces commercialisables et de ce fait largement pêchées (mollusques et poissons). Ils font ainsi l’objet d’une exploitation traditionnelle par des pêcheurs professionnels. Les milieux les plus profonds s'avèrent très favorables à la conchyliculture,
- Certains secteurs sont également exploités pour la chasse, la pêche amateur, la mariculture et le tourisme.
Etat de conservation de l’habitat
L'état de conservation a été jugé « défavorable mauvais » dans le cadre de l’évaluation biogéographique (article 17) de la DHFF de 2006, ce qui traduit un état actuel mauvais et des « perspectives futures » défavorables.
Menaces pesant sur l’habitat
Les principales menaces qui pèsent sur cet habitat sont les suivantes :
- Crises dystrophiques liées à un développement excessif des algues vertes ou des efflorescences algales qui asphyxient le milieu et entraînent une mortalité des espèces. Ces développements de végétaux résultent d'apport de nutriments (engrais) du bassin versant, d'un renouvellement insuffisant de l'eau,
- Rejet de polluants toxiques (métaux lourds) ou des pesticides,
- Accumulation de matières organiques (fèces, aliments non consommés) induite par l'intensification des activités aquacoles et une sédimentation excessive,
- Introduction d'espèces exotiques (la Sargasse) ou surpâturage des végétaux par les oursins,
- Élévation du niveau marin liée aux changements climatiques modifiant la superficie des milieux et leur alimentation en eau,
- Prélèvements associés à la pêche récréative et à la récolte des appâts ou à la surpêche,
- Dragages
- Piétinement par les véliplanchistes.
Une partie des étangs littoraux ont déjà disparu ou régressé du fait des actions des remblaiements destinés à la mise en valeur touristique du littoral ou de l'aménagement des berges des lagunes (routes, urbanisation, bases de loisir pour les activités nautiques, marina, promenades de front de mer).
Réglementation et règles de gestion
Les fonds meubles infralittoraux sont pris en compte dans le cadre de la Convention de Barcelone, laquelle les considère comme prioritaires, c’est-à-dire justifiant la création d’aires spécialement protégées.
La protection juridique dont bénéficient les zones humides limite désormais le risque de comblement ou de disparition de ces plans d’eau, sans pour autant le supprimer.
Correspondances entre les typologies d'habitats
Référence Nationale (1)
Natura 2000 (2)
EUNIS 2007 (3)
EUNIS 2019 (4)
(1) Référentiel national
(2) Classification issue de la directive habitats faune flore
(3) La typologie EUNIS (European Nature Information System) est une classification des habitats naturels, semi-naturels et anthropiques des secteurs terrestres et marins d'Europe
(4) Typologie EUNIS actualisée en 2019
Autres dénominations
- France : Association à Cystoseira barbata
- France : Association à Gracilaria spp.
- France : Association à Halopithys incurva
- France : Association à Rytiphloea tinctoria
- France : Association à Ulva laetevirens et Ulva linza (anciennement Enteromorpha linza)
- France : Biocénose lagunaire euryhaline et eurytherme (LEE)
- France : Faciès à Cerastoderma glaucum et Cyathura carinata
- France : Faciès à Ficopomatus enigmaticus
- France : Faciès à Loripes orbiculatus, Tapes spp.
Références bibliographiques
Cette fiche habitat a été établie sur la base des ressources documentaires ou Internet suivantes :
Biocénose lagunaire euryhaline et eurytherme (LEE) : https://inpn.mnhn.fr/habitat/cd_hab/996
A propos de cette fiche :
- Fiche n°15
- Lien : https://bioobs.fr/fiche-habitat/?id=15
- Dernière modification : 30 juin 2021
- Rédacteur : Pascal COATNOAN (BioObs)
- Relecteurs : Équipe BioObs
- Vérification en cours ... (Office français de la Biodiversité)
- Comment nommer cette fiche :