Avant propos
Cette période estivale est une période de farniente pour la plupart des plongeurs mais c’est en fait une période d’activité importante pour tous ceux qui partagent leurs observations via BioObs : chaque relevé peut être l’occasion d’en apprendre davantage sur les milieux subaquatiques pour le bénéfice de l’ensemble de la communauté des BioObservateurs.
Il est confirmé que cette année va enregistrer de nouveaux records de températures. L’eau douce se fait rare et la Méditerranée surchauffe : tous les écosystèmes « dégustent ».
En lisant la suite de cet article, vous comprendrez pourquoi toutes vos observations sont importantes. Elles vont prendre de plus en plus d’importance compte tenu de la situation des océans.
Une belle de nuit s’invite sur BioObs
Il s’agit de la première observations pour BioObs et cette invitée s’appelle Berghia orangée.
La Berghia orangée dans la lagune de Thau par Sylvie LEPERE
La Berghia orangée (Berghia verrucicornis) ne sort que la nuit et reste invisible de jour. Sa fiche DORIS est établie à partir d’observations réalisées dans le bassin d’Arcachon, en soulevant des pierres (qu’il ne faut pas oublier de remettre en place). Les plongées de nuit restent un magnifique terrain de découverte de la biodiversité !
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La mortalité de la Grande Nacre en Méditerranée, une progression fulgurante
L’UICN effectue une mise à jour des observations tous les 3 mois (cf. « Crise de la Grande Nacre en Méditerranée, mise à jour Juin 2019 »).
Cette récente mise à jour (le 05/07/2019) montre une situation catastrophique en Corse et sur les côtes métropolitaines (plus de 85 % de mortalité).
Nous pouvons nous attendre à une dégradation supplémentaire en période estivale, annoncée très chaude : le phénomène semble être une conséquence du réchauffement des eaux Méditerranéennes.
A la cause initiale identifiée (le parasite Haplosporidium pinnae), s’ajoute aujourd’hui la présence de mycobactéries responsables de la mortalité et mises en évidence en mer Tyrrhénienne.
En France, les observations des plongeurs sont centralisées par le Professeur Nardo Vicente (nardo.vicente@sfr.fr) de l’Institut Paul Ricard.
Les nombreuses données des Aires Marines Protégées, des parcs marins, Nature Dive, CRIOBE, CREOCEAN, institut Paul Ricard, universités et observatoires, et bien sûr BioObs permettent un suivi.
Nous vous invitons à participer à ces relevés au moyen de BioObs, en signalant les individus MORTS (pas de réaction à l’approche du plongeur ou au flash) ou VIVANTS, lors de vos plongées. L’identification des zones non touchées reste très importante pour comprendre ce phénomène et envisager à terme une réimplantation de l’espèce.
Lors de vos relevés BioObs, notez en commentaires le nombre de nacres vivantes/mortes et si possible indiquez la surface explorée.
Des initiatives plus précises sont possibles :
- En s’inspirant du protocole RAMOGE : Recueil d’observations sur la Grande Nacre par l’Accord RAMOGE,
- En effectuant des transects d’observation, par exemple celui mis en place par le club Los Caboussaires au Cap d’Agde (parcours linéaires de 100 mètres) :
L’effet moratoire du Corb ?
Fin 2018, à la suite d’une consultation publique, il a été décidé de « conserver les deux projets d’arrêtés, tel que dans leur rédaction soumise à la consultation publique » (réf. [1]), c’est-à-dire de reconduire le moratoire mis en place en 2013.
En Janvier 2019, au cours d’une conférence dédiée aux sciences participatives au salon de la plongée, la variation de la fréquence d’observation, avant et après le moratoire de 2013, a été commentée avec le public présent : la reconduction du moratoire fin 2018 était indispensable pour que cette mesure de protection soit efficiente.
14/01/2019 – Salon de la plongée « BioObs, les observations des plongeurs »
Ces chiffres montrent :
- La faible présence du corb sur les côtes Méditerranéennes,
- Une légère amélioration après cinq années de moratoire.
De plus, comme chacun peut le constater via le bilan des observations par espèce, la répartition du corb vu par les plongeurs dépend directement de sa protection, une une disparité importante selon qu’il s’agisse :
- De zones protégées depuis plusieurs années (parcs nationaux),
- De zones périphériques des parcs nationaux,
- De zones non protégées.
14/01/2019 –Salon de la plongée « BioObs, les observations des plongeurs »
Cet été, ouvrez l’œil et partagez vos observations (et vos photos) car le Corb pourrait vous surprendre sur des sites ou il n’a pas été observé depuis plus d’une décennie.
[1] Projets d’arrêté préfectoraux portant sur la réglementation de la pêche au corb.
La préservation des océans
À l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, le 8 juin 2019, le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) a organisé la seconde édition des « Tribunes du Muséum », un rendez-vous animé par Usbek & Rica. Biodiversité, surpêche, pollution plastique…
Les grands enjeux qui concernent la préservation de l’océan ont été placés au cœur d’une journée de débats entre chercheurs, experts, artistes et citoyens. Quatre experts pour en débattre : Émeline Pettex, Daniel Pauly, François Sarano et Guy Duhamel.
Un PodCast à écouter pendant l’été : « Peut-on encore sauver biodiversité marine ? »
