BioObs lance une newsletter, La Newsletter de BioObs (ou LNB pour faire court) pour partager l’actualité du projet BioObs, de la biodiversité et de tous les sujets qui nous passionnent en fait. N’hésitez pas à nous faire toute remarque pour l’améliorer ou bien y contribuer.

Projet INPN 2018, le bilan

En Juin dernier, BioObs s’est lancé dans un projet d’illustration de la biodiversité pour l’INPN, un projet de collecte et d’identification d’espèces pour lesquelles l’INPN était en manque de photographie. En Novembre, nous avons partagé le résultat de ce projet avec le représentant de l’INPN : près de 800 photographies ont été retenues !

Comme annoncé lors du lancement de ce projet, ces photographies sont mises en valeur et partagées sur une page dédiée.

Nous remercions tous les photographes qui partagent régulièrement leurs photographies, pour aider la validation des relevés d’observation et qui constituent l’une des richesses de l’outil BioObs.

C’est l’occasion de rappeler que toutes les photographies utilisées pour les affiches distribuées lors du « Salon de la plongée 2019 » sont des photographies « BioObs ».

Ces affiches sont toutes disponibles ICI. N’hésitez pas à les utiliser !

Pour une meilleure connaissance des frayères des seiches et des calmars

Lancé en 2018, l’appel au signalement des pontes de seiches et de calmars a permis d’enregistrer 23 pontes de seiches et 90 pontes de calmars (données au 26/04/2019). Ce projet BioObs continue et vos signalements restent toujours nécessaires pour une meilleure connaissance et la protection des frayères. Alors, tous à la chasse aux œufs !

Depuis quelques années, des plongeurs hollandais plantent des bambous au Bergse Diepsluis (Zeeland) pour favoriser les pontes de seiches. Pour découvrir ce projet, une courte vidéo : https://duikeninbeeld.tv/duikreporter-project-baseline/

A la recherche du « bouche de sang »

Le gastéropode Stramonita haemastoma, appelé pourpre ou pourpre bouche de sang, est un escargot de mer de 4 à 8 cm, un redoutable prédateur perceur de bivalves. Sans réel prédateur, il peut affecter les populations de moules ou d’huîtres japonaises. Comme l’indique sa carte de distribution BioObs, son aire de répartition est l’Atlantique-Ouest et la Méditerranée. Il peut être rencontré sur la zone intertidale (l’estran) et ses pontes se présentent en amas de capsules hexagonales.

Il n’avait jamais été rencontré au Nord du bassin d’Arcachon jusque Février 2018, date à laquelle trois spécimens ont été identifiés sur des coquilles Saint-Jacques à St-Martin-de-Bréhal, dans la Manche en Normandie [1].

Une hypothèse relative à cette introduction peut être le transport de coquillage entre les bassins conchylicole, vecteur avéré d’introduction de nouvelles espèces. Pour confirmer sa présence et/ou son établissement le long des côtes de Normandie, BioObs attend vos observations !

[1] Pezy J-P, Raoux A, Kerckhof F, Dauvin J-C (2019) First record of the gastropod Stramonita haemastoma (Linnaeus, 1767) in the English Channel

La Grande Nacre se meurt

Espèce emblématique de la Méditerranée, la Grande Nacre est une espèce protégée qui fait l’objet de toutes les attentions depuis l’apparition d’un parasite fin 2016, Haplosporidium pinnae. Ce parasite provoque la famine puis la mort du bivalve : une fois infecté, ses chances de survie semblent quasi-nulles.

Depuis l’apparition de cet événement, les réseaux scientifiques et associatifs de nombreux pays réalisent des suivis dédiés afin de rechercher les éventuels individus sains à des fins de sauvegarde, comme par exemple, le réseau DORIS.

Ces premiers événements de mortalité massive ont été enregistrés dans les populations du sud-est de la péninsule Ibérique et dans les îles Baléares fin 2016. Très rapidement, ces épisodes se sont étendus à d’autres zones côtières de la Méditerranée occidentale.

Ce parasite touche également les populations de Grande Nacre située en mer Égée : une récente étude met en évidence une mortalité dépassant en moyenne 93% des populations sur 13 sites à proximité de l’île de Lesbos [2]. Il est confirmé que cet événement de mortalité massive était dû au même parasite H. pinnae qui avait réussi à envahir la mer Égée seulement deux ans après son arrivée dans la Méditerranée occidentale.

Cela dit, l’existence d’une faible population en bonne santé dans la zone de cette étude reste une nouvelle encourageante pour la survie de l’espèce. Ainsi, toute observation de grande nacre vivante peut être importante pour les projets de sauvegarde et de restauration de l’espèce.

Lors de vos futurs relevés BioObs, n’hésitez pas à préciser dans le commentaire toute observation de Grande Nacre en précisant le nombre d’individus mortes ou vivantes.

Pour rappel, la destruction, la capture ou l’enlèvement, la naturalisation ou, qu’ils soient vivants ou morts, le transport, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat de cette espèce sont interdits (arrêté du 26 novembre 1992).

[2] Katsanevakis S, Tsirintanis K, Tsaparis D, Doukas D, Sini M, Athanassopoulou F, Κolygas MN, Tontis D, Koutsoubas D, Bakopoulos V (2019) The cryptogenic parasite Haplosporidium pinnae invades the Aegean Sea and causes the collapse of Pinna nobilis populations.

Les espèces introduites

« Le transport volontaire ou accidentel d’espèces par les activités humaines modifie, de façon radicale et à une échelle planétaire, les aires de distribution des espèces. Ces introductions biologiques existent depuis que l’homme parcourt la planète mais elles se sont considérablement accrues depuis la fin du XIXème siècle, en parallèle de l’accroissement des échanges commerciaux internationaux ».

Présentée par Frédérique Viard, Directrice de recherches CNRS, Station Biologique de Roscoff, une conférence pour découvrir (ou redécouvrir) ces espèces, les vecteurs d’introduction, les corridors d’invasion et les enjeux : https://youtu.be/bK_ZR0aYqaA

Nous rappelons l’existence du réseau Alien-Corse, autre outil de sciences participatives, qui vient de lancer la saison 2019-2020. Ce réseau propose également une documentation dédiée aux Espèces Exotiques Envahissantes.

N’hésitez pas à signaler toute observation de ces espèces, que ce soit via BioObs ou bien via le réseau Alien-Corse.