Des seiches et des calmars

Seiches et calmars sont des espèces remarquables dont l’observation est toujours spectaculaire en plongée. Malgré leurs abondances dans nos eaux et la pêche dont ils font l’objet, les scientifiques n’ont pas encore percé tous les secrets de leurs cycles biologiques.

Seiche dans l’herbier, la Fourmigue, Juan les Pins.

La reproduction

A la fin de l’hiver les seiches migrent vers les zones côtières où le réchauffement des eaux est favorable à un développement rapide des œufs et au succès de la ponte. Sur les côtes françaises où les marées sont importantes, des pontes peuvent même être observées sur l’estran alors qu’en Angleterre elles sont plus profondes. Jusqu’où ces animaux pondent-ils ? Des pontes plus profondes peuvent-elles expliquer l’arrivée de quelques juvéniles dans les pêches tout au long de l’année ? Quels supports sont utilisés par les femelles dans ces zones moins faciles d’accès ? Les photographies prises en plongée, datées et localisées, peuvent grandement aider à répondre à ces questions.

C’est aussi à la fin de l’hiver et au printemps que se reproduit l’une des deux espèces de calmars du genre Loligo pêchées sous le nom d’encornet. Des pontes de Loligo vulgaris sont parfois observées sur les mêmes supports que ceux utilisés par les seiches et des masses d’œufs (bouquets de doigts gélatineux où chaque « doigt » renferme plusieurs dizaines d’œufs) sont souvent observées échouées sur l’estran. D’où proviennent ces échouages ? Quels étaient les supports utilisés par les femelles ?

Ponte de calmar, les jardins de Sausset, Sausset les Pins.

Ponctuellement récoltés par des chalutiers du large, les œufs de l’espèce Loligo forbesii sont pondus plus tôt : de l’automne à la fin de l’hiver et sans doute plus profondément, même si la ségrégation ou le recouvrement restent à étudier. La migration de reproduction des calmars est moins bien connue que celle des seiches sans doute parce que les frayères sont moins bien localisées. On a cependant constaté qu’un site découvert était généralement utilisé de façons répétées par les différentes générations annuelles de ces calmars. Les observations en plongée d’exploration signalées via les relevés BioObs peuvent donc jouer un rôle pionnier dans ces études.

Juvénile de calmar, Omonville la Rogue.

Vos observations

La protection de ces espèces aussi bien pour le maintien de la biodiversité marine que pour une bonne gestion des ressources halieutiques passe par une meilleure connaissance de l’habitat des frayères. C’est pourquoi nous faisons appel à vos observations et au dépôt de photographies de pontes de seiches et de calmars afin de contribuer à cette connaissance. Les fiches correspondantes « Seiche ponte –Sepia sp » et « Calmar ponte – Loligo sp» ont été créées. N’oubliez pas de préciser si possible la profondeur de l’observation dans la zone « Commentaires » de la page « Ma plongée ».  Les données recueillies seront transmises au Pr Jean-Paul Robin, spécialiste des céphalopodes à l’Université de Caen-Normandie, après validation par l’équipe BioObs.

Photographies illustrant les fiches des pontes de calmar (Loligo sp.) à gauche et de seiche (Sepia sp.) à droite.

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A propos de François Sichel

Plongeur P5 FB2 au club Caen-Plongée, VP commission bio du CODEP14, référent BioObs Normandie et chargé de l'interface avec les scientifiques et les gestionnaires.