Herbiers de zostères

Atlantique Nord-Est, Manche et Mer du Nord

laisses de mer.jpg Les points à retenir
  • Habitat constitué de végétaux pouvant former de vastes prairies marines
  • Substrat de nature sableuse ou sablo-vaseuse
  • Plantes se développant sur des faibles profondeurs
  • Un habitat remarquable pour sa biodiversité et de nourrissage pour une avifaune variée
  • La zostère naine est une espèce protégée

Indicateurs caractérisant l'habitat

Fréquentation :
+ faible

Diversité biologique :
++ moyen

Vulnérabilité :
+++ forte




Naviguez dans la fiche : laissez-vous guider

  • Découvrir l'habitat (pour tous)
    • Description physique des habitats
    • Organisation de la vie et les espèces rencontrées
    • Localisation géographique de l’habitat
    • Des recommandations pour découvrir l’habitat et le préserver
  • Pour en savoir plus … (le coin des curieux)
    • Intérêts écologiques de l’habitat
    • État de conservation et menaces
    • Réglementation et règles de gestion
    • Ressources documentaires et correspondances typologiques

ATTENTION : Fiche habitat en cours de rédaction, susceptible d'être modifiée dans son contenu et sa forme.


Description physique de l'habitat

Les zostères naines sont des plantes à fleurs marines qui sont présentes sur les sédiments sableux et sablo-vaseux qui découvrent à marée basse. Elles forment des herbiers, parfois denses, comparables aux prairies terrestres. Les feuilles mesurent  de 4 à 20 cm centimètres pour une largeur d’environ 0.5 à 2 millimètres et présentent trois nervures et une extrémité arrondie. Elles sont fixées sur un rhizome assez rigide au niveau d’un nœud matérialisant la transition entre la partie aérienne et la partie souterraine de la plante. Le rhizome porte des groupes de deux ou trois racines qui ancrent le pied dans le sédiment.

La zostère naine, appelée également "Varech de Nolti" est une plante pérenne (ou vivace) qui perd la plupart de ses feuilles à la fin de l’automne. Les rhizomes résistent aux conditions hivernales.

 

À noter que la zostère marine se développe dans les sédiments à partir du bas de l'estran, C'est pourquoi elle n'est pas présente dans cet habitat et seulement visible en continuité des prairies de zostère naines lors des grands coefficients sur la frange émergeante aux basses mers dans les cuvettes ou sur des vasières sur lesquelles se maintient une fine pellicule d'eau.

 

Ainsi la Zostère naine peut être soumise à de longues périodes d’émersion, surtout pendant les grandes marées d’équinoxe et peut rester émergée 40 à 70% du temps. Par conséquent, elle est de manière générale peu sensible aux facteurs environnementaux (température, dessication). Toutefois, elle supporte mal les changements rapides et prolongés des conditions hydrologiques (courants),  sédimentaires (forte sédimentation) et qualitatives de l'eau (sels nutritifs).


Vie associée à l’habitat


 Si les herbiers sont relativement bien cartographiés,  les biocénoses associées sont bien moins connues.  Il n'existe pas d'évaluation précise disponible sauf dans le bassin d'Arcachon.

 

Les herbiers de zostère naines  peuvent constituer des zones d'une plus grande biodiversité en raison de l'abondance de nourriture présente mais en fait différents facteurs peuvent justifier de cette richesse biologique des herbiers  : augmentation de l'aire colonisable par les organismes (la surface des feuilles représente jusqu'à 20 fois la surface du sédiment sur
laquelle les plantes se développent), stabilisation du sédiment, oxygénation de la microstrate située autour des racines, augmentation de l'hétérogénéité spatiale de l'habitat (aussi
bien au niveau souterrain qu'aérien'') et protection des espèces à l'égard de la prédation. 

 

Les herbiers des zostères naines peuvent renfermer :

  • des macroalgues (diatomées, ulves, entéromorphe );
  • des gastéropodes (hydrobies) et des bivalves (Cerastoderma edule et Macoma balthica)
  • des vers polychètes (Scoloplos (ScoloplosarmigerPygospio elegans et Arenicola marina) et des oligochètes)
  • des foraminifères benthiques

Les espèces qui se nourrissent de zostères sont principalement les bernaches cravant (Branta bernicla bernicla), les cygnes tuberculés (Cygnus olor), les canards siffleurs (Anas penelope) ou encore les foulques macroules (Fulica atra), les cygnes noirs (Cygnus atratus) et les oies cendrées (Anser anser). Toutes ces espèces sont recensées sur les herbiers du bassin d’Arcachon, du golfe du Morbihan, des pertuis charentais  et de la baie de Txingudi.


Les espèces structurantes de l’habitat :
Les espèces exotiques envahissantes ou espèces non indigènes :

Répartition géographique

La zostère naine est présente du sud de la Norvège au nord de la Mauritanie et, en France, du Cotentin à la frontière espagnole. L’absence d’herbiers au-delà de ces limites s’explique principalement par le manque de sites favorables. Par ailleurs, leur implantation n'est pas systématique dans les milieux qui leur sont favorables, sans qu’il y ait d'explication argumentée à cette distribution fragmentée le long du littoral.

Dans la zone Manche Mer du Nord, les herbiers sont présents de la rade de Brest à l’estuaire de la Rance formant localement de vastes herbiers comme en rade de Brest, dans la région de Paimpol, au niveau de l’Arcouest ou au niveau de Saint-Jacut-de-la-Mer. On les retrouve également dans l’archipel de Chausey, mais dans des secteurs très restreints, et de manière éparse et peu étendue sur le site de l’île de Tatihou, située à l’est du Cap de la Hague, à l’extrême nord de l’anse du Cul du Loup sur la façade est du Cotentin, ainsi qu’en baie des Veys.

Dans la zone du Golfe de Gascogne, les herbiers sont présents des côtes du Finistère Sud à la frontière espagnole où ils forment localement de vastes herbiers notamment au niveau du Golfe du Morbihan ou du bassin d'Arcachon. Cet habitat est également présent en baie de Bourgneuf, dans les Pertuis charentais, de l’île de Ré et d’Oléron,  au niveau du lac d'Hossegor ou encore dans la baie de Txingudi au niveau de l’estuaire de la Bidasso.


Recommandations aux BioObservateurs

Intérêts biologiques de l’observation du site

  • Ceintures colorées facilement observables
  • Observations à effectuer de près pour constater la diversité des formes encroutantes

Recommandations sur le comportement du pratiquant

  • Organiser votre promenade en tenant compte des conditions météorologiques.
  • Vérifier les horaires de la marée de votre secteur de randonnée pour fixer l’heure de votre randonnée et ne pas vous laisser surprendre par la marée montante.
  • Munissez-vous d’un seau rempli d’eau de mer pour observer les animaux de l’estran et les libérer dans leur milieu délicatement avant de repartir.
  • Repositionner avec précaution les cailloux que vous soulevez dans la même position que vous les avez trouvée (les végétaux au-dessus). Vous permettrez ainsi aux espèces qui ont besoin de lumière de continuer à en bénéficier et à celles qui ne la supportent pas de s’en protéger. Une pierre peut abriter de très nombreux organismes marins.  Mis à l’envers, 30 %  à 70 % d’entre eux disparaissent et il faudra jusqu’à trois ans à la pierre pour retrouver son état initial.
  • Laissez les galets où ils sont, car ils assurent une protection du littoral.
  • Sur les sentiers littoraux, ne cueillez rien. Les plantes ont un rôle protecteur. Sur les rochers, n’arrachez pas les algues, utilisez une paire de ciseaux pour ne pas arracher les racines. Éviter au maximum de fréquenter le haut de plage, les dunes de sable ou végétalisées en arrière littoral, lors de vos parcours. 
  • Renseignez-vous sur les espèces protégées et la réglementation les concernant.
  • Ne pas effaroucher les différents animaux (bruits, animaux domestiques) et respecter, en particulier, les zones de nidification.
  • Munissez-vous d'un sac-poubelle au cas où vous trouviez des déchets échoués et déposez-les dans les différents conteneurs prévus à cet effet et laissez sur place tout ce qui appartient à la nature (animaux, végétaux, galets, sable…).
  • Respectez les panneaux, leurs indications d’interdiction et de respect sur les sites naturels du Conservatoire du littoral, les sites naturels départementaux ou régionaux, les espaces naturels communaux. Respectez les zones balisées avec une signalétique adaptée à l’opération. 
  • N’alimentez pas la faune sauvage avec des aliments de votre pique-nique pour les oiseaux : ce n’est pas leur alimentation. Ils s’habituent trop aux humains et détériorent les poubelles et envahissent les villes.
  • Vous avez réalisé de nombreuses observations naturalistes, vous pouvez les consigner dans l’outil BioObs.

Pour en savoir plus

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